samedi 13 mars 2010

vous habitez chez vos parents ? oui !

"Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi.(...) Que la trompette du Jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : " Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon, (...) Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été".
Rousseau, Les Confessions.

Oui, il me faut citer Rousseau pour vous raconter un grand moment de solitude tout récent. Rousseau et aussi un petit coup dans le nez (miam la glace au Bailey's).
Donc sublime, je ne l'ai pas été, ça c'est le moins qu'on puisse dire.

Je vous situe un peu la scène: la fameuse salle de muscu qu'est pas une salle de PD. Je la fréquente depuis un bon mois, à raison de 4 séances par semaine, et les résultats commencent à apparaître, merci.

Là bas, entre autres éphèbes testostéronnés, j'ai repéré un jeune homme, ma foi, fort séduisant. Jeune puisque je lui donne à vue de nez 23 /24 ans et séduisant, puisque pas une montagne de muscles, mais dessiné et fin. Ajoutez à cela un visage romantique, presque timide, un peu à la Josh Groban ou Renan Luce, et vous avez un Will qui fond comme neige au soleil.
Je l'observe pendant quelques séances, et mon gaydar se met en route. Pour les non initiés au coté obscur de la force, le gaydar est un radar que tout homosexuel possède (ou qu'il devra acquérir très vite) et qui lui permet de repérer les autres homos dans la savane et ainsi se mettre en chasse. C'est génétique, c'est livré à la naissance avec tout un kit comprenant ent
re autres le sens de la tenue vestimentaire, un goût prononcé pour les paillettes et la cuisine et la faculté à devenir le mec idéal pour le sexe ... opposé.
Concernant mon Gaydar, faut que je passe chez Midas parce qu'il déconne un peu trop souvent. En même temps, il me sert pas à grand chose parce que ma timidité m'empêche ensuite de me mettre en chasse.

Bref, il y a quelques jours, je tente une approche (pathétique ? ah oui, au moins ça !). le voyant soulever un haltère (oui, c'est masculin, je viens de vérifier) qui me semble bien lourd, je me lance:
"Dis moi, tu soulèves combien, là ? Juste pour me donner des complexes. (Oui toujours flatter le mâle dans la première approche. Quoi, c'est ringard ? bon, d'accord c'est ringard).
-là, je soulève 18 kilos.
-ah euh, c'est bien dis donc, lui dis-je en tentant de cacher mon pitoyable haltère de 5 kilos.
-oui, mais ça fait 6 mois que je suis là. vous verrez, au
bout d'un moment, vous y arriverez vous aussi.
Et là, je saute sur l'occasion d'un rapprochement, au moins pronominal dans un premier temps, et grand seigneur, je lance un classique:
-Tu peux me tutoyer !
-Ok. et je vous conseille de faire des séries plus courtes, mais avec davantage de poids.
- Tutoie-moi, le reprends-je en constatant, piteux, que malgré mes efforts mentionnés plus haut, il a remarqué mes haltères de 5 kilos.
-OK, Et puis, il faut que vous mangiez beaucoup de protéines pour prendre de la masse.
-Vraiment, je me permets d'insister: tutoie-moi ! (Bordel, il la veut son haltère de 5 kilos dans la tronche ?)
-OK, mais euh, je peux vous demander un truc ?
Et alors, l'espoir renait. Je me dis qu'à défaut de me tutoyer, il va peut être me demander ... en mariage !
-vuiiiiiiii ?????
-Vous êtes pas prof de français ?
douche froide.
-euh, si.
-Vous enseigniez pas au collège de ..... il y a 5 ans.
douche gelée.
-euh, si.
-Vous aviez pas la classe de 3°H ?
douche glacée. Une part de mon esprit s'accroche au fol espoir qu'il est soit très fort à ce jeu-là, soit a des dons de voyance. Je sais pas, peut être qu'il lit dans les haltères de 18 kilos ... Mais le couperet tombe:
-Je suis Kévin Jesaisplus
koi. Je t'ai eu comme prof y a 5 ans !
- Et ben, je te permets pas de me tutoyer !" (mode mauvaise foi ON).

Et là, je me dis que c'est finalement une chance d'être timide. Avec ma pitoyable approche, il a rien vu venir (enfin, j'espère !!!!). Par contre, ce qui serait pas mal aussi, ce serait d'avoir une mémoire qui se souvient davantage des anciens élèves.
Ah oui, pour la petite info, j'ai fait le calcul, et il se trouve que le bel éphèbe a tout juste ...18 ans (beau comme un enfant, fort comme un homme, mais moi j'ai pas mis d'or dans mes cheveux). Bref, étant peu enclin à rejouer Mourir d'aimer, j'ai vite calmé mes ardeurs.

Quand je vous disais qu'il me fallait au moins Rousseau et une glace au Bailey's pour avouer ce grand moment de solitude.


5 commentaires:

  1. bon, ok c'est dommage pour toi, mais c'est quand même vachement drôle pour nous lol

    par contre, si je peux me permettre, s'il était en 3è il y a 5 ans, il a 20 ans (bon ok t'es prof de français, pas de math, mais quand même !)

    20 ans ce n'est pas 23 ok, mais c'est moins "pire" que 18 ! bon, si, c'est vachement jeune quand même.

    RépondreSupprimer
  2. 20 ans ? mes espoirs renaissent !!!!
    naan, on va quand même dire que c'est vachement jeune ... lol

    RépondreSupprimer
  3. mais quand-est ce que les salles de muscul vont-elles, enfin, accepter, avec autorisation parentale, les éphèbes d'une quinzaine d'années, désireux d'apprendre le genre du mot haltère... en leçon (très) particulière.... ???
    Du même coup ( si je puis dire ) FERNANDEZ, PEYREFITTE, LAGERFELD, COFFE et GAUDIN se mettront au sport...ce qui leur fera le plus grand bien !

    RépondreSupprimer
  4. alors, il va sans dire que pour moi, en dessous de 18 ans (et en fait en dessous de 22/23 ans) les mecs ne m'intéressent pas.
    Je suis pas un chasseur de minets, je m'en suis bien vite rendu compte.
    Mais cependant, je note (et vais essayer de retenir) les noms de ces différents sportifs.

    RépondreSupprimer
  5. Hahaha, vraiment énorme.Ton blog est vraiment agréable à lire, bien écris et souvent très marrant. j'avoue un faible pour cet articles et ceux concernant ouin ouin et la pépite... Quoi qu'il en soit bonne continuation.

    RépondreSupprimer