dimanche 24 janvier 2010

comment rater la gestion d'une pause (5) mais sortir la tête de l'eau !

Besoin d'écrire dans la foulée, la suite et la fin de cette période.
chapitre 5 : Sandra.
Je n'avais aucune envie d'aller à Paris, aucune envie de faire semblant de sourire aux membres de la famille, et pourtant j'y ai trouvé mon salut. Là-bas se trouvait ma cousine, Sandra, que je n'avais pas vue depuis quelques mois car elle vit en Allemagne. A 37 ans, c'est une femme extraordinaire, elle colle à la vie, elle est la grâce et l'intelligence incarnées. Elle a ce don si rare de procurer du bien à chaque fois qu'elle parle. Ses mots sont le baume le plus efficace que je connaisse.
En parlant avec elle, elle m'a lavé d'une partie de ma honte d'avoir été trompé. et surtout elle m'a fait prendre conscience que la vie n'était peut être pas aussi amère qu'elle me semblait. Elle a rééclairé les événements d'un jour nouveau, dépassionné, me faisant prendre conscience de certains points que mon affect, ma douleur m'empêchaient de voir.
J'étais frustré et en colère contre la vie: pourquoi offrir à R... une histoire d'amour alors que c'était moi qui la "méritais" ? Je n'avais absolument aucun tort dans cette histoire, je lui avais donné tout l'amour dont j'étais capable, j'avais fait 1001 sacrifices, acceptant de calquer mon emploi du temps sur les vacances de son fils pendant 5 ans et demie, ne lui faisant jamais aucun reproche, acceptant que ses parents me méprisent allègrement. C'est lui qui s'est mal comporté et c'est lui qui vit une histoire d'amour ? Je n'avais plus foi en la vie, et en sa justice. Mais Sandra m'a également fait remarquer que R... confondait amour et relation sexuelle épanouie. Qu'il ne faisait finalement que se mentir en claironnant sur son blog qu'il était amoureux et que tôt ou tard, s'il parvenait un jour à grandir et à analyser les choses, alors il prendrait conscience que son histoire avec le belge ou Julien n'était pas une histoire d'amour. Si je ne vivais pas la même chose à l'époque, c'est tout simplement que j'étais honnête avec moi-même et que je recherchais quelque chose de plus profond.
Je me sentais insulté et inférieur face à Julien et face à R... qui avait su séduire un "minet " de 20 ans (même si je ne suis pas attiré par les minets). Sandra m'a fait immédiatement remarquer en quoi la vie lui avait envoyé un message fort. R... ne sort qu'avec des mecs de moins de 25 ans. Et si malgré sa calvitie, il continue de plaire, il ne va pas en rajeunissant, et tôt ou tard, il devra, pour continuer à assouvir ses fantasmes, passer à la caisse. Le fait que Julien le plaque pour aller faire la pute était d'une ironie toute cruelle. Dommage qu'il n'ait pas su déchiffrer le message que lui envoyait la vie.
Je suis complexé physiquement, et je trouve R... d'une beauté renversante. Je me dis que je finirai seul et que lui croulera sous les demandes. Là aussi, Sandra m'a fait remarquer que sur du long terme, j'avais davantage d'atouts que lui. Ma jeunesse, certes , mais aussi le fait que ma vie n'est pas un puzzle où les pièces sont impossibles à imbriquer. Le fils de R... n'est toujours pas au courant pour son père, qui s'évertue à mener une double, voire une triple vie. Tôt ou tard, cette situation lui explosera au visage.
Elle m'a expliqué tout ça, sans jamais juger R... , avec beaucoup de douceur et d'intelligence. Et m'a définitivement convaincu de tourner la page.
En rentrant, j'ai écrit à R... et je lui ai signifié que pour moi cette pause était terminée, et que notre histoire était finie. Une décision difficile, mais salutaire. Et aussi un soulagement: être enfin acteur de la situation et ne plus la subir. Ne plus être dans l'attente et ne plus sans cesse penser aux différents moyens de sauver notre couple. Et du coup, se moquer de savoir avec qui il couche, s'il est amoureux ou s'il pense encore à moi. bref, le laisser partir, et partir soi même dans une nouvelle voie.
S'il m'arrive encore parfois d'avoir des rechutes concernant le moral, aujourd'hui, je crois en mes ressources et mes capacités. La vie me prouve actuellement qu'elle peut aussi m'offrir de très jolis moments ...
Je clos ce chapitre avec soulagement. Je sais qu'il me faudra encore parler de R... avec mon psy (dont je vous parlerai, ça vaut son pesant de cacahuètes) mais je sais aussi que j'aurais à moins l'évoquer dans ces pages, ce qui ne peut que m'aider à aller mieux...

comment rater la gestion d'une pause (4)

période de grosse rechute : les crise d'angoisse reviennent, et je soupçonne un médoc, que j'ai bennée depuis, d'en être la cause. Au moment où j'écris, je ne me sens pas au mieux de ma forme physique; j'ai les muscles tétanisés, le coeur battant et le souffle court. Bref, pas la période idéale pour évoquer un des moments les plus douloureux de ma vie.
chapitre 4: vol au dessus d'un nid de coucou.
A la découverte de la trahison impardonnable de R..., il n'est pas mélodramatique de dire que j'ai vu ma vie voler en éclat. Il m'a fallu puiser dans toutes mes ressources pour ne pas m'ouvrir les veines tant son acte avait repeint en noir les 5 ans et demie que nous avions vécus ensemble. J'ignore si nous avons repris contact immédiatement après ça, je ne m'en souviens plus, mon cerveau a occulté cette période. Je me souviens en revanche du vendredi où j'ai tenu bon face aux élèves, parvenant à leur dissimuler ma souffrance, au prix de nombreuses crises de larmes enfermé à double tour dans les toilettes.
le week end, j'ai fait appel à l'une de mes meilleures amies pour avoir son soutien, sa douceur. Elle me rassure, me dit que je trouverais quelqu'un, que quand elle me voit, elle voit quelqu'un de solaire, qui forcément attire les autres. Elle m'explique qu'elle aussi est passée par là, qu'elle a aussi connu la trahison de l'être aimé, mais qu'aujourd'hui, elle vit presque maritalement avec un autre mec, qui ne lui veut que du bien. Avec le recul et à bien y repenser, elle avoue même qu'elle n'a jamais vraiment été heureuse avec le premier, mais qu'elle était dans l'illusion du bonheur. J'enregistre tout ça, mais me sent trop groggy pour pouvoir ressentir pleinement l'espoir qu'elle essaie de m'insuffler.
j'ignore comment j'ai repris contact avec R..., tout ce que je sais, c'est que je l'ai fait. Je sais que je lui ai craché ma haine et mon dégoût au téléphone, mais que dans le même temps, il m'était trop douloureux de le voir partir. En fait, ce que je souhaitais, c'est qu'il s'excuse pour ce qu'il a fait, qu'il me montre des signes de repentir, qu'il accepte l'idée qu'il s'est mal comporté. Alors, peut être pourrais-je enfin lui pardonner. A l'heure actuelle, ce jour n'est jamais arrivé et je sais qu'il n'arrivera jamais: R... "refuse de vivre avec des regrets" et se dit victime de la situation: il est tombé amoureux sans le vouloir, il n'a rien cherché. Pour moi, qui croit au libre arbitre et qui sur ce principe refuse toute religion qui me dicterait ma conduite ou toute croyance en l'astrologie, je ne peux accepter l'argument. A tout moment, il aurait pu donner une autre trajectoire à tout ça. Voyant notre couple se déliter, il pouvait venir m'en parler. Personne ne l'a poussé à s'inscrire sur Rezog. Il aurait pu renoncer à rencontrer Julien. Personne ne l'a forcé à se faire sauter par ce type dans son bureau. qui l'a obligé à reprendre contact ? Bref, la piste du "ce n'est pas ma faute, c'était écrit que je devais tomber amoureux de Julien" ne tient pas pour moi.
Mais malgré tout ça, je ne peux pas rompre les liens avec R..., m'accrochant à deux espoirs chimériques: il me reviendra et il finira par me présenter des excuses témoignant de regrets sincères.
Mi novembre, un stage de deux jours me donne l'occasion d'aller dormir chez lui. Evidemment, je redoute ce moment, mais dans le même temps, je refuse de laisser passer l'occasion. Quand j'arrive, c'est un choc. R... n'est plus que l'ombre de lui même : il a vieilli et fait définitivement ses 42 ans, son teint est terne, il est cerné; la maison empeste le joint et dans la soirée, il en fumera 5, et descendra 2 pastis (il en avait déjà bu 4 auparavant). Cela fait une vingtaine de jours qu'il carbure à ce régime, depuis sa rupture avec Julien.
Je suis effondré de voir à quel point un petit jeune de 20 ans, qu'il a vu 7 fois dans sa vie, a pu le détruire à ce point. comment une histoire d'un mois peut-elle rivaliser, et même être supérieure, à la nôtre ? Et dans le même temps, je suis mort d'inquiétude et je souffre de voir l'homme que j'ai aimé être dans un tel état. Alors, aussi surréaliste que cela paraisse, je finis par le prendre dans mes bras, et je le console d'une histoire qui n'est pas la mienne, et qui m'a détruit également. Pendant qu'il pleure dans mes bras, j'oublie ma haine, ma souffrance, et je le berce, le câline. Je n'ai plus aucune dignité, je me rabaisse comme je ne l'ai jamais fait auparavant.
le lendemain, j'apprends que si R... et Julien ont rompu, c'est parce que ce dernier avait besoin de fric et qu'il a préféré faire la pute que de revoir ses exigences à la baisse. Je suis dur en disant cela, mais j'ai été étudiant, je sais ce que cela représente. J'ai enchaîné des petits boulots, j'ai fait de la collocation avec des gens que je connaissais même pas pour amortir le loyer, j'ai passé des nuits blanches dans les résidences universitaires les plus miteuses et les plus dangereuses, mais jamais je n'ai eu besoin de me prostituer pour m'en sortir. Mes amies ont elles aussi connu des galères de fric (crédit étudiant, petits boulots minables, être obligé de revendre certains livres à Gibert pour pouvoir s'acheter de quoi se nourrir) , mais n'ont jamais eu recours à ça. Je refuse de comprendre ce choix. bref ....
Ma haine, mes doutes ne me quittent pas, me hantent. Je regarde sans cesse s'il est connecté sur Rezog, quels profils il a visité, ceux qui sont venus voir sa page, s'il est connecté sur MSN ... Je passe un autre week end chez lui, et lui demande d'aller fumer sur le balcon. j'en profite alors, tremblant, pour regarder ses conversations archivées MSN. Je veux être honteux jusqu'au bout, je veux me salir jusqu'au bout, je veux me faire mal jusqu'au bout ... et j'y arrive. J'apprends ainsi qu'il avait un "Fucking Friend" marocain au mois de juin. Je lui dis que j'ai fouillé son MSN, j'exige des explications. Il me dit (et à juste titre, j'en conviens aujourd'hui) que je n'avais pas le droit de faire ça. nous restons chacun sur nos positions: il ne voit pas ce qu'il a fait de mal, j'invoque le droit à la douleur pour avoir violé sa vie privée. C'est lui qui a fait le monstre que je suis devenu, tel est mon argument.
Je bascule peu à peu dans la folie. Il m'arrive de me relever dans la nuit pour voir s'il est connecté sur Rezog. Chaque instant, je me demande s'il est avec quelqu'un. Il a cette faculté à tomber amoureux rapidement, au moindre plan cul réussi, donc la probabilité pour qu'il soit en pleine histoire d'amour est plus qu'élevée. Je cultive ma douleur, je m'écorche vif. La perte de poids s'accélère, les crises d'angoisses sont de plus en plus fréquentes. je me coupe du monde.
Noël est là, avec son lot de figures imposées, celles de la joie d'être en famille. Je fais semblant. Un soir, j'apprends que R.. tient un blog. Je sais que je ne dois pas cliquer sur le lien, ms c'est plus fort que moi. Je tombe sur une page où il parle de Julien. Je clique sur une autre page où il explique que son "amour se conjugue à deux, qu'il s'appelle will". il explique qu'il se battra pour moi, si ce n'est pas déjà trop tard. Alors une vague de joie déferle en moi. le miracle de Noël aurait-il lieu ?
Je déchante quelques secondes plus tard, quand je lis la page du lendemain, où il explique qu'il a rencontré un belge, qu'ils ont couché ensemble, qu'il sait qu'ils vont se revoir, que c'est le début d'une histoire... Je suis anéanti.
Mais je me bats !!! Je n'ai rien pu faire pour Julien car je n'ai rien vu venir. Là il n'est pas trop tard. J'appelle R... et le supplie de me sacrifier ce belge.Une fois de plus, je piétine consciencieusement ma dignité. Il ne se prononce pas, se dit fatigué de tout ça. Je passe la plus mauvaise nuit de toute ma vie. Au petit matin, j'entends mon père se lever, je lui demande un lexomil pour calmer mon angoisse. Il sait que je ne vais pas bien, et pour la première fois de ma vie, je fonds en larmes dans ses bras. Pour la première fois de ma vie, je le vois pleurer aussi. Pour la première fois, je l'entends me dire qu'il m'aime, qu'il est là. Il me demande de lui parler, de lui dire. Cela fait 3 mois que je les protège, que je ne leur dis pas la vérité, que je tais la trahison de R...: ils l'ont accueilli comme un fils, eux aussi se sentiront salis quand ils sauront. mais là je ne peux plus. J'attends le retour de ma mère, et entre deux sanglots, les mots coulent, me soulageant à peine, mais ils coulent: Julien, le belge, le marocain, les promesses d'amour, les "je me vois toujours finir mes jours avec toi" côtoyant les plans cul les plus sordides. Mon père est ivre de rage, il veut appeler R..., voire le rencontrer directement. Je fais un cadeau, le dernier, à celui qui sera désormais mon ex (c'est une chose que je comprends : le fait d'avoir tout dit à mes parents sonne comme une rupture définitive), j'interdis à mes parents de le contacter, je le protège une dernière fois.
Pour nouvel an, je dois partir à Paris, et je ne m'en sens la force physique ni morale.

lundi 18 janvier 2010

nouvelle star ?

cette année, j'ai été désigné d'office membre du jury pour les oraux des stages en entreprise de 3°. N'y voyez aucune promotion sociale ni aucun favoritisme: ils manquaient de volontaires, c'est tout. Et que ce soit clair, c'était pas palpitant.
Situons: il s'agit la plupart du temps de leur premier oral. L'enjeu pour eux est de rendre compte (de façon vivante ? euh, non, ça ne fait pas partie des critères apparemment) de leur première expérience du monde du travail. Ils ont donc cherché un stage auparavant.
rectifions: maman ou papa a demandé à son patron, collègue, ami, relation s'il pouvait prendre son rejeton pendant quelques jours. Papa / maman a écumé tout son entourage et a vanté son poulain : "je t'assure, il t'embêtera pas, comme il aura pris une douche avant, tu le sentiras même pas" "mais tu plaisantes, ça le dérange absolument pas de se lever à 3 heures du matin, d'ailleurs c'est bien simple, c'est lui qui nous sort du lit le matin" "meuh non, il ne sera pas choqué si tu mets un coup de taser dans la tronche d'un délinquant de 12 ans. Ah, parce que ça t'arrive assez souvent ? 3 fois par jour ? Ecoute, je te rappelle" " mais non, ma loute, observer le plus vieux métier du monde, mais c'est une chance incroyable !!!"
Bon, d'accord, j'exagère, mais à peine.
Parce que c'est statistique, sur l'ensemble des collégiens, seul 15 % a cherché son stage tout seul comme un grand. et sur ces 15%, 5 % a trouvé un stage qui le motivait réellement. Quand on sait ça, ça donne envie de les écouter les loustics, non ?
Mais je n'étais pas tout seul pour les juger, les loulous. Non, il y avait à mes cotés une professionnelle de la profession, une personne de terrain, une qui va nous en remontrer, à nous les planqués fonctionnaires. Sa spécialité: les salaires. Ouais, parce que c'était SA question quand on en était à la partie entretien. Et une fois sur deux, elle faisait chou blanc. Mais ne savait-elle pas, la bougre, que l'ado boutonneux est idéaliste, qu'il s'en tamponne le coquillard de la paie parce que, idéaliste comme je le disais, il pense, que dis-je, il sait qu'il gagnera plus ! Second acolyte, un haut placé dans l'administration de l'éduc nat', bien sapé, bien gominé, bien parfumé. Sa spécialité ? L'orientation. Et comme moi je suis une brêle dans ce domaine, ça m'a bien arrangé. Même si le mec était puant. Et ma spécialité ? ben, je sais pas, l'ennui ? Euh, non, ça faut pas le dire. La compassion ? même pas. Ah si, le mec puant, dans son infinie mansuétude, m'a trouvé un truc. Me jetant un regard du sommet de son alpinissime fonction, il me demande, la lèvre lippue de mépris: "vous êtes prof de français, vous? (vous avez noté l'usage du second vous ? moi aussi ...). Et bien, attachez-vous à corriger leurs fautes de syntaxe !"
Que répondre à ça ? "Bien, m'dame Scarlett !"? ah, et puis cette conception clichesque du français grammaire-orthographe-et-pourtant-mon-enfant-lit, c'est usant. Mais il est huit heures du mat', j'ai pas envie de partir dans un débat avec mec puant, je prends un air entendu et je hoche la tête.
commença alors le long défilé des élèves.
premier prototype, le stressé brillant. il a récité une quarantaine de fois son petit speech( devant la glace, de dos, avec les mains, sans les mains, à cloche pied, en faisant le poirier et la macarena), il a bien mis le petit C dans le grand A, il s'est levé à 3 heures du matin pour prendre 4 fois une douche (dont une à la Bétadine, on sait jamais), il a mis son petit polo Ralph Lauren et à peine entré, la mécanique est en route: discours appris au rasoir, mais récité naturellement, une avalanche de documents pertinents et bien conçus. Bref, le champion. Il court pour son 18, et sans surprise, il a son 18. Deux bémols, il n'a aucune idée de la paie (des idéalistes, vous dis-je !) et le mec puant le trouve "trop scolaire". Le mec puant, il est 8 Heures 10, et je sens déjà que je vais aller crever ses pneus.
second prototype, le j'men foutiste. Vous l'avez compris, l'exact opposé du précédent. Il se pointe avec 10 minutes de retard, ne retire pas sa veste (en gros, le message c'est "je pose pas, j'ai plein de trucs à faire, là"), puant la clope à plein nez. Quand au milieu de l'exposé, on lui fait remarquer qu'en retirant son écharpe grimpant jusqu'au sourcil droit, la probabilité pour qu'on entende ce qu'il nous baragouine se trouvera sans doute considérablement augmentée, il pousse un long soupir (l'art du soupir exaspéré chez l'adolescent, tout un programme) et consent à se dévêtir un peu. Point de documents, le j'men foutiste se sent une fibre écolo. D'ailleurs, le j'men foutiste n'est pas consumériste pour deux sous, il est assez économe. Surtout dans ses réponses. Oui/ Non, c'est largement suffisant !
" Et le stage, vous l'avez trouvé comment ?
- oui.
-Euh, et concernant les salaires, vous vous êtes renseigné ? Les gens qui font ça gagnent combien ?
- oui.
- Concernant l'orientation, vous vous dirigez davantage vers un Bac pro ou un Dut ?
-oui.
-et ma main dans ta gueule ?
- oui"

entre ces deux prototypes fluctuent différents élèves. et parfois une surprise, une pépite. Elle rentre, la longue mèche blonde tombant sur l'oeil gauche. Elle ne nous a pas encore dit bonjour qu'elle l'a déjà relevée 5 fois. Elle est habillée façon LOL, et je me dis qu'on a à faire à une caricature d'ado, une de plus. et là, elle commence. C'est intelligent, pas appris, spontané et brillant. sa flamme dans les yeux ne trompe pas : elle s'est battue pour obtenir son stage, a pris du plaisir à le faire, a eu des déconvenues et des réussites. Elle a un regard aiguisé sur ce qu'elle veut exactement faire aujourd'hui, sur les sacrifices que ça représentera, mais également sur les bonheurs qui l'attendent. Elle nous porte pendant 15 minutes que l'on ne voit pas passer. Quand elle sort, le mec puant, ne fait aucune remarque, l'autre a oublié de poser sa question sur les salaires et une interrogation vient trouer le silence : "on a le droit de mettre 20 ?"
Juste après, c'est Nono qui passe. Le destin s'amuse (et le destin a cette fois pris les traits d'un principal adjoint farceur qui a fait les listes): Nono est gentil. Nono a de gros problèmes d'élocution. On a déjà du dire à Nono qu'il ne fallait pas enfoncer davantage le coton tige quand on sentait une résistance. Et Nono commence. Et moi de me mordre la lèvre en glissant un regard en biais en direction de mec puant, médusé et gueule ouverte. Nous examinons son rapport écrit de stage pendant que Nono, qui a fait son stage chez Ikea, nous explique qu'il aime bien les poules mais qu'il est allergique aux lapins (ben quoi ? dans le questionnaire préparatoire, il est écrit " ce que vous avez aimé ? ce que vous avez moins aimé? " Nono, il fait que répondre à la question). Le rapport est fourni en photos. Nono les a prises lui-même. il les a légendées aussi. On a donc droit à " le dernier lit Ikéa/ Moi dans le dernier lit ikea/ La chaise Ikéa/ Moi dans la chaise Ikéa. La lampe Ikéa/ moi allumant la lampe Ikea/ Moi éteignant la lampe Ikéa..." et ainsi de suite. Comme l'impression de feuilleter un album de vacances. Je vous passe la partie entretien ...
comme ça pendant 8 heures. et idem le lendemain.
Au bout du deuxième jour, je pense à eux:



C'est pire, ils sont filmés en plus !

mardi 12 janvier 2010

mutation génétique


le dernier article écrit a été douloureux, mais je ressens un soulagement de l'avoir fini. cependant, je ne veux pas aller me coucher sur une note négative, (je vous jure, je vais mieuuuuux) donc je vous fais part d'un événement étrange qui se produit tous les soirs dans ma salle de bain.


Certains d'entre vous le savent déjà, je me suis fait opérer des yeux la semaine dernière : finies les lunettes.
Le prix à payer, c'est trois types de collyre à mettre très régulièrement dans les yeux .... et surtout la mise en place de ravissantes coques oculaires le soir.

Et que je te mets du scotch micropore sur les coques, et que je te relève les cheveux comme je peux pour éviter de les retrouver agonisants le lendemain sur le scotch (un petit scalp, dès 6 heures du matin, "ça, ça vous lance une journée, mais plein pot"), et que je te colle ça sans trop appuyer,( parce que sinon, le lendemain, t'as la peau tellement marquée qu'on te prend pour Seal), mais en appuyant quand même un peu parceque si c'est pour ça se barre au bout de 5 minutes, c'est pas de jeu. Bref, tout un poème.
et le premier soir, me devinant (oui, quand on voit à travers les trous d'un centimètre de la coque, moi, j'appelle pas ça voir, mais deviner) dans la glace, le choc ! A l'opération, c'est pas possible, ils ont en profité pour m'injecter un truc, je suis en pleine transformation. Et je vais pas tarder à découvrir des super pouvoirs pas possibles, comme, ben, je sais pas, être irrémédiablement attiré par les poubelles ou un truc du genre.



Oui, avec mon t Shirt marron, ces coques oculaires et la casquette à l'envers mise pr retenir mes cheveux, je ressemble à une belle .... mouche à merde !!
Tous les soirs, dans ma salle de bain, c'est un remake de ça:



Mais en fauché, et sans les effets spéciaux

comment rater la gestion d'une pause (3)

Chapitre 3: Boom, quand votre vie fait boom.

Autant ne pas vous le cacher, je vais mieux ces temps-ci et j'ai un peu peur de réouvrir ce chapitre ce soir. J'en rejette son écriture depuis quelques temps, car j'ai la tête ailleurs, et pas l'envie de replonger dans cette période douloureuse. Mais je sais aussi que je n'en suis pas sorti indemne, et que l'écriture me permettra d'exorciser. Respirons, ne perdons pas d'esprit que la vie en ces instants m'offre de jolis moments et lançons nous.

vacances de la Toussaint. Sur Msn, je marque le message suivant "un mois déjà, un mois à peine, tout est question de point de vue". Et je pars en vacances chez ma tante, qui a une grande expérience de la vie. Evidemment, elle essaie de comprendre avec moi, car elle connaissait R..., nous avait déjà vu ensemble et ne s'explique pas trop la situation. Elle propose la piste (à plusieurs reprises) du "quelqu'un d'autre", piste que j'évacue d'un lapidaire: "non, je lui ai demandé, il m'a assuré les yeux dans les yeux qu'il n'avait personne. Il ne m'a jamais menti, je le crois". La semaine de vacances me fait du bien. Je ne suis plus chez moi, je n'ai plus certaines choses qui viennent sans cesse me rappeler la présence ou plutôt l'absence de R... Je rentre rasséréné. Et je vois le message de R... sur MSN: "anéanti, cette fois j'ai tout perdu". Je ne comprends pas, j'imagine tous les scénarii possibles (il a parlé à son fils et l'a perdu, il est tombé malade).
Le soir, tenaillé par l'angoisse, je l'appelle. Il est triste dans sa voix, je le sens. Je lui demande de me parler, et il me dit "un jour tu comprendras" "si je parle, je sais que je te perds". Bref, des phrases qui ne calment pas mais laissent imaginer le pire, aiguisant donc ma curiosité ... et ma colère. A bout de nerfs, je lui dis que j'aimerais qu'il souffre comme je souffre, et il me répond que c'est le cas, finissant par lâcher " moi aussi j'ai perdu quelqu'un". et là, en une seconde, je comprends. et mon monde s'écroule.
En 5 ans et demie, je ne suis jamais allé voir ailleurs une seule fois, les occasions n'ayant pourtant pas manqué. Je me sens trahi, humilié. Et cette expression: "j'ai perdu quelqu'un", ça veut dire que c'était bien plus qu'un plan cul. Mille questions se pressent dans ma tête. J'ai le souffle court, la gorge sèche. Mes yeux fixent un point dans le vide, et je ne me rends pas compte que je sers le poing gauche tellement fort que mes ongles laissent des marques qui seront encore là le lendemain dans ma peau. Comment peut-il être tombé amoureux aussi vite ? M'a-t-il quitté pour lui ? Combien de fois l'a-t-il vu pendant que nous étions ensemble ? Et depuis que nous sommes en pause ? En pause ? Mais il n'est plus question de pause, là. Tu ne peux plus t'illusionner, il est parti, tu l'as perdu, tu n'as pas su le retenir. Qu'ai-je fait qui n'allait pas ? Et surtout, surtout, qu'a-t-il de plus que moi, cet autre ? je l'imagine beau, musclé, sensuel, bref tout ce que je ne suis pas.
Je presse R... de questions, auxquelles il ne veut pas répondre bien sûr. Pendant que nous parlons, ou plutôt pendant que je suis abattu la tête dans mes mains, sonné comme un boxeur, cette chanson passe dans ma tête, chanson que j'enverrai en lien à R... pour tenter de lui expliquer ce que je ressens:



le lendemain, il me faut me cacher aux toilettes une dizaine de fois pour réprimer les crises de larmes qui me submergent. Je ne cesse de les imaginer ensemble. Et puis, dans la littérature, le cocu n'est jamais émouvant, il est ridicule. Dieu qu'ils ont du rire de moi, mais sans doute le mérité-je.
et puis je me souviens de cette conversation que nous avions eu R... et moi au début de notre relation. Je lui avais préparé un pique nique que nous avions pris pas loin de son lieu de travail. La discussion avait porté sur la fidélité. Et je lui avais dit que je ne supporterais pas d'apprendre qu'il m'avait trompé, même si ce n'était qu'un soir. Là il a entretenu une relation d'un mois avec un autre mec.
Et surtout, j'ai appris qu'il savait mentir à la perfection, en regardant l'autre droit dans les yeux, sans ciller et en prenant la main :"je t'aime, il n'y a personne d'autre". Je n'avais pas vu qu'il avait sonné les 3 coups avant la grande scène de fidélité conjuguale, je n'ai pas entendu les rires et les applaudissements du public après.
La confiance a volé en éclat, et je ne me reconnais plus. Ma descente en enfer vient vraiment de commencer.

dimanche 10 janvier 2010

esprit de Noël, es-tu là ?

Je ne vous sers pas un billet anachronique, rassurez-vous, je sais que Noël est passé, merci. J'ai simplement trouvé amusant de remarquer du fond de mon abîme et de mes yeux déssilés les petites tracasseries de la soirée du réveillon, moi qui n'aurais rien vu il y a un an, baignant dans la félicité noëlique (je dépose le mot, trop tard ! ).
Mes grands parents se faisant un peu vieux, nous avons organisé pour la première fois la rituelle fête de ripailles et de cadeaux chez mes parents. Ma mère bossait ce soir là jusqu'à 19 h 30, je vous laisse imaginer le stress de l'organisation.
20 heures sonnent, les invités aussi et tout est prêt : les petits plats dans les moyens, eux mêmes dans les grands; les hôtes lavés peignés cravatés, le doigt sur la couture du costard, un sourire béat post anésthésique aux lèvres ... Et les festivités commencent.
Mon grand père attaque au saumon. Il demande à ma mère combien elle a payé les tranches de la bestiole fumée, car il a vu un reportage où l'on expliquait que le saumon pouvait être mortel, bourré de substances chimiques dangereuses et fatales. Etant d'un naturel suicidaire ces temps-ci, j'en ai repris deux fois.
Puis après de longues heures de gavage d'oie gargantuesque, vint l'heure tant attendue des cadeaux. et là, ma grand mère, très en forme, ne nous a pas déçus. A l'ouverture du sien ( un ensemble de petites coupelles très design), elle s'est exclamée "encore des merdes à foutre dans mon placard". Quel salaud quand même ce père Noël ! Cela dit, il faut reconnaître à ma grand mère l'art de faire les cadeaux. C'est vrai, offrir à ma mère Scorpio, le plus brûlant des parfums d'hommes, ça sent les longues heures de recherche et d'investigation pour faire plaisir à la personne concernée. A moins qu'il y ait un subtil message du style "il faut que tu cultives ta fémininité ma fille" ...
En vieillissant, certaines personnes virent à ça :



et dire qu'il va falloir attndre un an pour revivre ça !

samedi 9 janvier 2010

comment rater la gestion d'une pause (2)

Chapitre 2: attente et lutte.
Contrairement à ce que je peux laisser paraître au premier abord, je suis d'un naturel battant. S'il y a un problème, il doit forcément y avoir une solution. ça a toujours marché dans mes études ou dans mon boulot (il me faut plus de points pour obtenir la ville de mon choix ? ok, alors réussissons l'agreg). Du coup, il me semble logique d'appliquer la recette dans ma vie sentimentale. Mais les choses ne sont pas aussi simples dans ce domaine car elles dépendent forcément de deux personnes.
et quand je me suis retrouvé confronté à cette pause, je me suis senti démuni. L'attente, c'est le contraire de l'action, et je ne supporte pas l'inertie. Alors que faire pour ne pas être dans l'attente ?
Première réaction, la colère. Lui faire mal comme il me fait mal. Lui montrer que je peux me passer de lui, que la décision qu'il m'impose ne m'affecte finalement pas. Et pour ça, faire de bonnes et de moins bonnes choses.
Se montrer fort lors de la confrontation téléphonique. (bien !!!)
Se faire quelques plans cul uniquement pour salir la relation passée, pour se prouver des choses (pas bien !!!).
Puis la tristesse et l'incompréhension, les questions sans fin, le doute qui vient vous manger l'esprit goulûment. L'envie de l'appeler, mais résister. Tout faire pour attirer son attention, ms en restant subtil.
Quelle énergie et quel temps perdus, quand j'y repense, car je ne connaissais pas toutes les données du problème ...

vendredi 8 janvier 2010

euh ?

Stop à l'introspection, bonjour à la récréation.
en corrigeant les copies de cinquième portant sur le roman policier, j'ai eu la surprise d'apprendre qu'il existait des "céréales Killer"...
Ce José Bové, il en a traumatisé plus d'un .....

comment rater la gestion d'une pause (1)

Manuel à l'usage de ceux qui comme moi se trouvent (dans mon cas, se trouvais) confrontés à une pause dans leur relation, vous savez ce moment qui ne correspond à rien, qui n'est pas tout à fait une rupture, pas tout à fait une relation, cet hybride inutile qui de toute façon n'arrangera rien si le vers est dans la pomme. Personnellement, j'ai fourni 1001 efforts pour gérer au mieux, et la meilleure solution a été de tirer un trait et de rompre définitivement. Depuis, je sens que je vais bien mieux, mais j'y reviendrai. Commençons par le commencement:

chapitre 1 : le début de la fin.

Je l'ai déjà évoqué précédemment, la liaison que j'avais avec R... était forte et intense. Cependant, elle commençait déjà à s'étioler depuis quelques temps (quelques mois pour moi, une année pour lui). Je le sentais moins présent, moins disponible, plus préoccupé. Il passait son temps sur Dofus, je passais le mien à bosser; bref, un couple qui se noie. Je m'en suis rendu compte et ai alors tout essayé pour ranimer la flamme. Le voyage à Munich, les petits plats, les attentions. Et plus j'en faisais, plus il s'éloignait, ne faisant qu'augmenter ma détresse et mon angoisse. Je ne comprenais pas, je ne le comprenais plus.
essayer de faire taire ces angoisses pour ne pas alourdir davantage le poids d'un couple qui sombre. Mentir à la famille quand elle vous demande comment se porte R....
Et puis le 20 septembre, le mail est arrivé, demandant cette fameuse pause, à durée variable ("c'est l'affaire de quelques semaines ou mois"). prétexte officiel: la routine. Pour lui," il s'était perdu dans ces mondes" (l'usage que je fais des citations montre bien qu'une partie de mon incompréhension demeure). Cause floue, durée indéterminée, et mes repères ont vacillé.
et puis la façon aussi. Recevoir un simple mail au bout de 5 ans et demie frise l'indécence. Il y a 8 ans, un mec avait rompu avec moi par SMS. La méthode employée était si lâche et si infecte que 8 après je me souviens encore du texte: "je me suis trompé sur moi, sur nous. je préfère arrêter ici. au revoir". Je m'étais ouvert à R... de cette blessure, et il m'avait assuré qu'il ne se conduirait jamais ainsi. Jamais deux sans trois ... La prochaine fois, j'aurais peut être droit à des signaux de fumée.
Avec ce mail commença l'attente et paradoxalement la lutte ...

mardi 5 janvier 2010

des hauts ...

je reprends du poil de la bête, j'ai fait pleurer un élève aujourd'hui, et sa mère aussi, alors ça compte double !!! Rhooo, faut bien relativiser de temps à autre ...

lundi 4 janvier 2010

mes contradictions (que je m'énerve parfois)

Une rupture, un retour au célibat donc au regard et surtout à l'approbation de l'autre et tous mes repères s'effondrent. Besoin maladif de plaire physiquement et lassitude face à un milieu trop superficiel. Je suis en colère de jouer le jeu, de pas tout simplement dire: "Je ne suis pas une gravure de mode, je ne suis pas une montagne de muscles, je ne fais pas baver d'envie avec mes pecs ou mes abdos, mais j'ai des qualités morales qui en charmeraient plus d'un". Au lieu de ça, je fais (ou plutôt j'essaie de faire en ce moment) mes 5 séries de 20 pompes quotidiennes, je travaille mes abdos, fais attention à ce que je mange. Bref, je tombe dans le cliché.
Je vous laisse, il me reste encore trois séries à faire.

dimanche 3 janvier 2010

se souvenir des belles choses ?

Je n'ai pas vu le film Eternal Sunshine of the Spotless mind, mais je crois que je rêverai de la machine qui y figure, celle qui permet d'effacer les souvenirs de l'être aimé. Car Dieu qu'il est difficile de repenser aux bons moments en sachant que ceux-ci sont définitivement envolés, et qu'ils ne reviendront plus. Et c'est encore pire quand la trahison de l'être aimé les a irrémédiablement trempés dans la fange, la boue et la tourbe.
Ce qui me manquera à jamais:
- son regard dans la rue ou dans les magasins, quand je parlais, qu'il ne m'écoutait pas et qu'il regardait mes lèvres en me disant "tain, j'ai envie de t'embrasser". Jouant le bel indifférent, je répondais "oui, ça m'arrive souvent".
- le fait de rester toujours collés l'un à l'autre lorsque l'on dormait ensemble. il fallait qu'au moins une minuscule parcelle de ma peau touche la sienne. Parfois, nous nous reveillions au matin main dans la main, sans avoir eu conscience de se l'être donnée dans la nuit.
- les câlins matinaux quand il me prenait dans ces bras avec un grognement, puis qu'il me répétait: "tu es mon trésor, je t'aime".
- les petits pains au chocolat qui m'attendaient parfois au salon.
- les petites tapes sur mes cuisses quand il conduisait.
- sa façon tellement unique et efficace de me comprendre et de trouver les mots justes pour m'apaiser.
-cette parenthèse enchantée qu'a été notre dernier voyage à Munich, où malgré le froid étonnant du mois de Juillet, le soleil était dans notre coeur.
- son humour, délicat et fin.
- ses yeux, son nez en trompette, sa peau, son torse.
- ses mots en patois de Sète, qui ont fini par contaminer mon propre langage.
- ses coups de fil quotidiens, ses attentions
- son amour
- son respect.
toutes ces choses définitivement perdues ou tâchées. Oui, se souvenir des belles choses, et les oublier au plus vite pour avancer, pour ne pas cultiver sa souffrance. Les ranger dans une boite, fermer celle-ci à double tour, et peut être un jour la réouvrir pour regarder avec tendresse ce qui n'est plus.