dimanche 14 mars 2010

Pièce montée


Je ne sais pas pour vous, mais moi les mariages n'ont jamais chamboulé ma vie. Entendons-nous bien: je me suis souvent bien amusé, j'ai bien mangé, j'ai peu bu (je suis pas alcool) mais j'ai toujours eu la peau du ventre bien tendue. Merci vous savez qui !
C'est souvent une soirée très sympa, l'occasion de revoir la famille dispersée aux 4 vents. Mais l'évènement le plus marquant, c'est peut être Tante Agathe bien imbibée qui monte sur la table, le verre à la main.
Bref, je me suis jamais dit au lendemain d'un mariage: "Whaou, comment que ma vie , elle a trop changé, c'est trop chemé, un truc de guedin!" (Oui, il m'arrive de parler djeunz, c'est ça être polyglotte).
Et ben, au ciné, c'est jamais comme ça. Ils ont parfois leur tante Agathe à eux, mais surtout, ils ont pris des grandes décisions ce soir là, qui changeront à jamais le cours de leur vie.
Apparemment, on y rencontre l'être cher (4 mariages et un enterrement) on se sépare ou on y apprend un lourd secret (Mariages).
Pièce Montée ne fait pas défaut à la règle: chaque personnage va embrasser son destin, avec fougue et passion, le soir de la cérémonie (oui, je sais, c'est beau, il m'arrive de me lancer dans le lyrisme, c'est ça, être polyglotte).
Et l'on dévide le catalogue des possibles avec les différents couples en présence:
Les mariés qui devront affronter l'épreuve de la confiance en l'autre (Jérémie Renier, toujours aussi cute, et Clémence Poésy, dont le jeu d'actrice se résume à 3 expressions faciales: je pleure / je suis offusquée/ j'ai les yeux exorbités de surprise; on se croirait revenue au temps du muet).
le couple mal assorti, qui se délite pendant que les autres se trouvent et s'aiment ( Christophe Alévèque, beauf accroché à sa voiture et dont une scène dans un restoroute suffit à nous le faire détester avec délices / Léa Drucker, sensible et touchante quand elle dit à son mari qu'elle n'aime pas ce qu'il sont devenus). Sans doute le couple le plus réaliste.
les parents et beaux parents, qui évidemment se détestent. cette fois-ci, sans doute, les personnages les plus convenus.
l'extravagante que tout le monde tolère, mais qui cache finalement un mal être (Julie Depardieu, à l'aise dans ce type de personnages); la vénéneuse presque blasée (troublante Hélène Fillières), la froide frangine qui s'occupe de tout, y compris d'écarter une petite trisomique de laphoto officielle (Julie Gayet), la vieille fille qui craque (Charlotte de Turckheim, la plus sacrifiée du casting) ...
Rien que de très convenu dans la galerie des personnages, en somme.
Oui, mais un couple s'empare finalement du film, celui des vieux amants. Jean Pierre Marielle, toujours magistral dans son rôle de vieux bougon, est rattrapé par son passé amoureux alors qu'il est devenu prêtre. Ebranlé, il est en pleine crise de foi (oui, il m'arrive d'être cliché, c'est ça être polyglotte), ce qui nous vaut une réplique bien sentie. s'adressant à Dieu , Marielle , excédé, lance: "une réponse une fois dans ta vie, ça t'arracherait la gueule?". Il se décide enfin à rejoindre Danielle Darrieux. Une scène fort jolie entre les deux amants sur un banc au clair de lune. Oui, je sais, ça peut faire culcul sur le papier. Mais c'est joué par 2 monstres sacrés. Et tout de suite, ça a une autre gueule. Darrieux est sublime, sans âge et c'est elle qui donne à ce film son supplément d'âme ...

3/5

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