mardi 16 février 2010

c'est quoi l'amour ?

oui, j'emprunte ce titre à un magasine de TF1, de haute culture et intelligence (TF1/ culture / intelligence dans la même phrase ? oui, nous venons de revoir l'antiphrase avec les 3°). Bref, si la question peut prêter à sourire, elle est pour moi presque existentielle.

Ceux qui me côtoient en vrai ou par le net savent que je multiplie les rendez-vous médicaux (psy essentiellement) et j'essaie toutes les méthodes possibles pour me sortir la tête de l'eau. Dernier essai en date: l'homéopathe / acupuncteur. Différentes méthodes, mais apparemment un message commun: ma conception de l'amour n'est pas la bonne.

c'est le psy, le premier, qui me l'a dit de façon très frontale, lors de ma première séance. Une première séance assez étrange d'ailleurs. Il me prend avec une heure de retard, puis me demande ce qui m'amène." j'ai toujours eu envie d'apprendre le tricot, c'te bonne blague !". ça, c'est que je mourais d'envie de lui dire. Au lieu de ça, je l'informe que je fais une dépression (franchement, qu'est-ce qu'il pourrait m'amener d'autre ?). et ben vous me croirez si vous voudrez, mais il m'a fait faire un test pour savoir si j'étais vraiment dépressif," un test agréé par le ministère de la Santé" (y en a qui ont des jobs en or, je vous le dis). On se serait cru chez Marie Claire, du style "que révèlent vos expressions sur le visage de vos sentiments" ou " amour d'un jour ou amour toujours?". Bref, à la fin, il me dit que j'ai un score de 22 sur 64, ( je ne sais pas à combien de ronds ou de triangles ça correspond) et m'annonce que je suis dépressif. Youhou, on a bien progressé: en une heure, on est arrivé à une conclusion que j'avais énoncée dès le début. Puis, je commence à expliquer la cause de la dépression, la trahison de Ralph, et tout ça. et d'un coup, il me coupe et me dit, avec un ton partagé entre l'affirmation la plus péremptoire et la condescendance marquée: "Mais votre problème, monsieur, c'est que vous pensez que les relations longue durée peuvent exister !". Chamboulé pendant trois jours ....

Obligé de faire le tour de toutes mes connaissances, de toute ma famille pour entendre que oui, l'amour peut durer. ça allait tellement contre ma conception de l'amour. Et puis quel intérêt de vouloir construire quelque chose si on sait que ça capotera dans 3, 5 ou 10 ans ??? Quel intérêt de se livrer à une personne, de s'abandonner complètement en toute confiance quand on sait qu'on a signé un CDD, que la relation a une date de péremption qu'on ne connait pas. Je sais que "rien n'est jamais acquis à l'homme" pour citer Aragon, mais de là à se dire qu'une épée de Damoclès tranchera à coup sûr les fils de votre relation, la question étant de savoir quand, ça m'est intolérable. Autant tout de suite demander où est le gaz.

Bref, je digère un peu tout ça, je me rebelle, je me dis que si mon psy a des problèmes conjugaux, c'est regrettable qu'il m'en fasse profiter indirectement. Bref, je fais ce que je fais toujours, je me mens et je fuis.

Hier, je vais voir l'homéopathe, lui explique à nouveau mon problème, et à nouveau j'entends "mais l'amour ne s'évalue pas sur la durée. Vous pouvez aimer 5 minutes, 5 heures, 5 ans ou toute une vie, mais la question de la durée et celle de l'amour sont deux questions complètement indépendantes l'une de l'autre. "


Elle n'est pas la première à me faire entendre ça, et cette fois, mes repères vacillent. D'autant qu'elle a vu assez rapidement ma plus grande peur. Celle de l'abandon. elle me l'énonce de façon très claire. J'enregistre, ou plutôt j'encaisse tout ça et en rentrant chez moi, j'y repense. C'est douloureux, et je remplace la douleur psychique par la douleur physique en filant à la muscu. Ne plus penser, se contenter de compter le nombre de séries et de répétitions et attendre que sainte Endorphine-Dieu-te-bénisse fasse son effet.
je fais l'erreur de me coucher un peu tard, et les questions ressurgissent. Je ne peux plus les fuir et je repense.
Je repense à mes relations avec les autres.

D'un point de vue amical, j'ai toujours compté mes amis sur les doigts d'une main. Amies serait d'ailleurs un terme plus approprié. Peut être y a-t-il quelque chose à creuser dans le fait que je ne recherche que des femmes en amies, mais chaque problème en son temps. Si les amies ont changé, le temps, l'éloignement, le choix de vie différent ou parfois les brouilles ayant fait leur travail, une constante demeure: ça n'a jamais papillonné autour de moi. Peur de se livrer complètement ? Je pense plutôt que le fait de ne pas multiplier les amitiés est la protection que j'ai trouvée pour ne pas être confronté à l'abandon dans ce domaine.

D'un point de vue amoureux, je me rends compte que je n'ai pas 45 manières de fonctionner: je suis toujours sur mes gardes. Je ne cesse d'envisager à chaque instant le pire. Ainsi, avec le premier mec avec qui je suis sorti, pour qui j'ai eu des sentiments, je n'ai cessé de me dire dès le début "il va me larguer, ça ne fonctionnera pas".(Tel Ally MacBeal, j'entendais la voix d'Hélène Séguara chantant "tu vas me quitter, je le sais". Et c'est véridique !!!). je n'ai jamais été serein dans un début de relation, tout simplement parce que je n'ai jamais su l'apprécier pour ce que c'était, c'est-à-dire un début de relation. Il a toujours fallu que je me projette dans le futur pour voir à combien s'élevait le taux de probabilité pour que je sois abandonné.
Partant de ce constat, j'ai eu deux façons de réagir complètement antithétiques: Soit je pense instinctivement que je serai largué assez rapidement et dans ce cas, je garde une distance marquée avec le mec, soit je décide (peut être pas le bon terme, car là aussi, c'est une question d'instinct) de me lancer, d'y croire ce qui a des répercussions dramatiques pour nous deux. J'ai tellement peur d'être abandonné que je me bats pr ne pas l'être et devient possessif et étouffant. Le premier mec pour qui j'ai eu des sentiments pourrait en témoigner. Bref, je ne fais qu'accélérer ce que je redoute: lassé, le mec fait ses bagages.
Le plus douloureux dans les différentes ruptures que j'ai eues a été ce sentiment d'abandon. Je me rappelle encore la douleur que j'ai ressenti quand un mec pour qui je n'éprouvais absolument rien m'a largué par sms, alors que je me souviens à peine de son visage ou du temps qu'on a passé ensemble.
Cette peur handicape tous mes rapports à l'autre, elle précipite des événements qui peut être n'arriveront pas et m'empêche de vivre pleinement la sensation grisante d'un début de relation.

Cette peur explique aussi ma façon de fonctionner. Depuis toujours, je me suis mis la barre très très haut: il faut que je sois cultivé, intelligent, brillant, beau, musclé, désirable, sensuel et la liste ne fait que commencer. Je dois être le fils parfait, le petit fils parfait, le cousin parfait, le petit ami parfait l'ami parfait. Et s'il m'arrive de ne pas jouer convenablement le rôle que je me suis imposé, alors c'est un immense sentiment de culpabilité qui m'étreint.

Bref, je ne peux plus vivre avec cette peur omniprésente qui handicape mes rapports sociaux et me fait souffrir. Je pense avoir progressé en ayant trouvé la source de mon mal être , mais il ne suffit pas de dire "j'ai un rhume" pour être guéri. Il faut savoir s'entourer, et je pense changer de psy. L'homéopathe a pris davantage de notes en 10 minutes que lui en 3 séances .....

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