samedi 9 octobre 2010

kaboom


je rentre tout juste du ciné et vous livre à chaud ma critique.
D'habitude, il me faut un certain temps pour digérer le film, l'interpréter plus finement (par exemple, la critique de Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu est en gestation).
Pour Kaboom, de Gregg Araki, c'est complètement différent car le film procure un tel plaisir, une telle euphorie qu'il serait criminel de laisser tout ça en suspens.
Araki parvient dans ce film à ranimer la fonction première, originelle du cinéma, celui de Méliès: faire du spectacle, voire du spectaculaire.
C'est à un défilé de Freaks digne des plus grandes attractions que nous convie le cinéaste avec ce film, brisant ou plutôt explosant (Kaboom signifie Badaboum) les codes de différents films (le collège movie, le film fantastique ou même tarantinien). Comme un enfant gâté qui casse ses jouets, Araki déconstruit chaque type de films.
Le pitch ? Y en a-t-il vraiment un ? Smith est un jeune mec s'interrogeant sur sa sexualité. Il couche avec London, mais fantasme sur son colloc (et franchement, vu la bombe, on le comprend). Sa meilleure amie sort avec une fille qui va s'avérer être ... une sorcière. Rajoutez à ça un Messie shooté, des hommes portant des masques d'animaux et une disparition mystérieuse. Bref, une salade niçoise qui n'a rien d'indigeste.
premièrement parce qu'à aucun moment le cinéaste ne se prend au sérieux, et décide de prendre de haut son spectateur avec des références écrasantes.
et Deuxièmement parce que les répliques sont à hurler de rire. La scène ou London couche avec un bellâtre trop rapide à son goût et peu doué pour le cunilingus va vite devenir culte.
Le film monte en crescendo en drôlerie, en faux suspense et le dénouement, qui finalement, n'en est pas vraiment un (et donne son sens au titre) est traité de façon nonchalante et distancée. Le spectateur se sent il lésé ? A aucun moment, car il a vite compris que le film ne rimait plus à rien.
Araki dénonce doncde façon finalement assez subtile l'illusion théâtrale du cinéma. L'apologie de l'explication selon Darrenbach est refusée et moquée, et l'on touche à la distanciation brechtienne. Comme quoi, on peut brasser de grands concepts avec du rire en barre.
Plus efficace que 3 Xanax.
5/5

8 commentaires:

  1. Encore un film que tu donnes envie à aller voir. T'es sponsorisé ? (ceci dit tes critiques sont toujours chouettes à lire).

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  2. en fait, je joue pas le jeu: quand un film ne me plait pas, je n'en parle pas (comme poetry par exemple).

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  3. Will> mais qu'avez-vous contre poetry? Je l'ai beaucoup aimé...

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  4. à Etienne : en fait, je n'ai pas détesté Poetry, mais j'ai été très déçu par rapport aux critiques et au bouche à oreille. Je peux pardonner à un film ses longueurs si je sens qu'il veut arriver à un certain terme. Là, pour ma part, ce n'était pas le cas.

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  5. Tu en parles super bien, moi tout ce que je sais c'est que j'ai adoré ce film...

    C'est le film qu'il faut dans une dévédéthèque (autant indispensable qu'H2G2 ou Girls Will Be Girls)

    ^^

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  6. Moi j'ai pas aimé du tout ce film : je me suis senti malmené.
    Le réalisateur te fait passer de la guimauve, à une image dégoutante en 1 minute : c'est traumatisant !
    Et la fin m'a déçu !

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