dimanche 3 janvier 2010

se souvenir des belles choses ?

Je n'ai pas vu le film Eternal Sunshine of the Spotless mind, mais je crois que je rêverai de la machine qui y figure, celle qui permet d'effacer les souvenirs de l'être aimé. Car Dieu qu'il est difficile de repenser aux bons moments en sachant que ceux-ci sont définitivement envolés, et qu'ils ne reviendront plus. Et c'est encore pire quand la trahison de l'être aimé les a irrémédiablement trempés dans la fange, la boue et la tourbe.
Ce qui me manquera à jamais:
- son regard dans la rue ou dans les magasins, quand je parlais, qu'il ne m'écoutait pas et qu'il regardait mes lèvres en me disant "tain, j'ai envie de t'embrasser". Jouant le bel indifférent, je répondais "oui, ça m'arrive souvent".
- le fait de rester toujours collés l'un à l'autre lorsque l'on dormait ensemble. il fallait qu'au moins une minuscule parcelle de ma peau touche la sienne. Parfois, nous nous reveillions au matin main dans la main, sans avoir eu conscience de se l'être donnée dans la nuit.
- les câlins matinaux quand il me prenait dans ces bras avec un grognement, puis qu'il me répétait: "tu es mon trésor, je t'aime".
- les petits pains au chocolat qui m'attendaient parfois au salon.
- les petites tapes sur mes cuisses quand il conduisait.
- sa façon tellement unique et efficace de me comprendre et de trouver les mots justes pour m'apaiser.
-cette parenthèse enchantée qu'a été notre dernier voyage à Munich, où malgré le froid étonnant du mois de Juillet, le soleil était dans notre coeur.
- son humour, délicat et fin.
- ses yeux, son nez en trompette, sa peau, son torse.
- ses mots en patois de Sète, qui ont fini par contaminer mon propre langage.
- ses coups de fil quotidiens, ses attentions
- son amour
- son respect.
toutes ces choses définitivement perdues ou tâchées. Oui, se souvenir des belles choses, et les oublier au plus vite pour avancer, pour ne pas cultiver sa souffrance. Les ranger dans une boite, fermer celle-ci à double tour, et peut être un jour la réouvrir pour regarder avec tendresse ce qui n'est plus.

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