mardi 12 janvier 2010

comment rater la gestion d'une pause (3)

Chapitre 3: Boom, quand votre vie fait boom.

Autant ne pas vous le cacher, je vais mieux ces temps-ci et j'ai un peu peur de réouvrir ce chapitre ce soir. J'en rejette son écriture depuis quelques temps, car j'ai la tête ailleurs, et pas l'envie de replonger dans cette période douloureuse. Mais je sais aussi que je n'en suis pas sorti indemne, et que l'écriture me permettra d'exorciser. Respirons, ne perdons pas d'esprit que la vie en ces instants m'offre de jolis moments et lançons nous.

vacances de la Toussaint. Sur Msn, je marque le message suivant "un mois déjà, un mois à peine, tout est question de point de vue". Et je pars en vacances chez ma tante, qui a une grande expérience de la vie. Evidemment, elle essaie de comprendre avec moi, car elle connaissait R..., nous avait déjà vu ensemble et ne s'explique pas trop la situation. Elle propose la piste (à plusieurs reprises) du "quelqu'un d'autre", piste que j'évacue d'un lapidaire: "non, je lui ai demandé, il m'a assuré les yeux dans les yeux qu'il n'avait personne. Il ne m'a jamais menti, je le crois". La semaine de vacances me fait du bien. Je ne suis plus chez moi, je n'ai plus certaines choses qui viennent sans cesse me rappeler la présence ou plutôt l'absence de R... Je rentre rasséréné. Et je vois le message de R... sur MSN: "anéanti, cette fois j'ai tout perdu". Je ne comprends pas, j'imagine tous les scénarii possibles (il a parlé à son fils et l'a perdu, il est tombé malade).
Le soir, tenaillé par l'angoisse, je l'appelle. Il est triste dans sa voix, je le sens. Je lui demande de me parler, et il me dit "un jour tu comprendras" "si je parle, je sais que je te perds". Bref, des phrases qui ne calment pas mais laissent imaginer le pire, aiguisant donc ma curiosité ... et ma colère. A bout de nerfs, je lui dis que j'aimerais qu'il souffre comme je souffre, et il me répond que c'est le cas, finissant par lâcher " moi aussi j'ai perdu quelqu'un". et là, en une seconde, je comprends. et mon monde s'écroule.
En 5 ans et demie, je ne suis jamais allé voir ailleurs une seule fois, les occasions n'ayant pourtant pas manqué. Je me sens trahi, humilié. Et cette expression: "j'ai perdu quelqu'un", ça veut dire que c'était bien plus qu'un plan cul. Mille questions se pressent dans ma tête. J'ai le souffle court, la gorge sèche. Mes yeux fixent un point dans le vide, et je ne me rends pas compte que je sers le poing gauche tellement fort que mes ongles laissent des marques qui seront encore là le lendemain dans ma peau. Comment peut-il être tombé amoureux aussi vite ? M'a-t-il quitté pour lui ? Combien de fois l'a-t-il vu pendant que nous étions ensemble ? Et depuis que nous sommes en pause ? En pause ? Mais il n'est plus question de pause, là. Tu ne peux plus t'illusionner, il est parti, tu l'as perdu, tu n'as pas su le retenir. Qu'ai-je fait qui n'allait pas ? Et surtout, surtout, qu'a-t-il de plus que moi, cet autre ? je l'imagine beau, musclé, sensuel, bref tout ce que je ne suis pas.
Je presse R... de questions, auxquelles il ne veut pas répondre bien sûr. Pendant que nous parlons, ou plutôt pendant que je suis abattu la tête dans mes mains, sonné comme un boxeur, cette chanson passe dans ma tête, chanson que j'enverrai en lien à R... pour tenter de lui expliquer ce que je ressens:



le lendemain, il me faut me cacher aux toilettes une dizaine de fois pour réprimer les crises de larmes qui me submergent. Je ne cesse de les imaginer ensemble. Et puis, dans la littérature, le cocu n'est jamais émouvant, il est ridicule. Dieu qu'ils ont du rire de moi, mais sans doute le mérité-je.
et puis je me souviens de cette conversation que nous avions eu R... et moi au début de notre relation. Je lui avais préparé un pique nique que nous avions pris pas loin de son lieu de travail. La discussion avait porté sur la fidélité. Et je lui avais dit que je ne supporterais pas d'apprendre qu'il m'avait trompé, même si ce n'était qu'un soir. Là il a entretenu une relation d'un mois avec un autre mec.
Et surtout, j'ai appris qu'il savait mentir à la perfection, en regardant l'autre droit dans les yeux, sans ciller et en prenant la main :"je t'aime, il n'y a personne d'autre". Je n'avais pas vu qu'il avait sonné les 3 coups avant la grande scène de fidélité conjuguale, je n'ai pas entendu les rires et les applaudissements du public après.
La confiance a volé en éclat, et je ne me reconnais plus. Ma descente en enfer vient vraiment de commencer.

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